Les fabuleuses aventures de rideau et verveine
Si j’étais Rimbaud, j’aurais des mâts vermeils, tatoués sur la peau
Tels des blancs rideaux, des lambeaux du ciel, en boucles d’oreilles
Maniant la truelle, très peu le stylo, je rêverais haut
Si j’étais Rimbaud, devenu cruel, haïssant pareil
J’irais en enfer, jouer ma légende, et dans les déserts
Au toucher, au flair, aux moindres esclandres -planterais mon sabre
Dans les corps, chairs macabres, sables tendres -resteront de marbre
Sans tenir un vers, je saisirais l’ombre, découvrirais l’ambre
Je saluerais l’eau, sourcier d’oasis, prince des aurores
Je serais plus beau, que soleil qui hisse, son zénith maure
Au glorieux drapeau, si j’étais Rimbaud, méprisant mes chaînes
Si j’étais Verlaine, chantre de bohême, musicien des mots
Si j’étais Verlaine, où mes pieds me mènent, j’irais en traîneau
J’aurais de la peine, un cœur fou qui saigne, et ma coupe pleine
D’insolubles gênes, verserait sa vigne, en bas ma bedaine
Ainsi chaque scène, verra dans mes lignes, l’agonie d’un chêne
Amoureux d’un cygne, résolument digne, pourri dans la plaine
Je rirais du destin, moquerais les catins, de cet humour malsain
De petit butin, mon regard lointain, plein de vilains desseins plutôt vains
Au rocher bourreau, j’aurais mon supplice, dévalant la mort
Je serais Sisyphe, toujours à zéro, mes tripes dehors
Je peindrais ma colère sur des tourteaux de cendres
Ah ! J’insulterais la Terre qui ne veut rien comprendre
Si j’étais Verlaine j’aurais de la flemme
Si j’étais Rimbaud j’aurais de l’écho
Si j’étais Verlaine j’en prendrais de la graine
Si j’étais Rimbaud j’irais au boulot